Il est 3h24 lorsque je me réveil en sursaut ce matin. Pour une fois, ce n’est pas un coq en train de s’égosiller la voix qui me tire de mon sommeil mais celle d’un homme à la recherche de quelqu’un.
Je me lève et ouvre la porte. Le type me demande si j’ai réservé une excursion pour assister au lever du soleil sur le Mont Batur.
Hélas oui, c’est bien le cas. Il n’était pas censé se pointer aussi tôt. Mon réveil n’a même pas encore sonné ! J’ai une furieuse envie de nier, de lui claquer la porte au nez et d’aller me recoucher.
Je trouve la motivation nécessaire pour me préparer en me remémorant les longues heures de taxi qu’on a fait pour arriver jusqu’ici et les efforts déployés pour négocier le prix de cette prestation.
Contrairement à moi, ce réveil bien matinal n’a l’air de poser aucun problème à ma mère qui est prête en moins de 5 minutes.
Dehors, les étoiles brillent. Il n’y a pas de vent et la température est douce. Je décide de partir en tee-shirt, un choix vestimentaire que ma mère désapprouve. De toute façon, Il fait toujours une chaleur à crever et la marche va me tenir chaud.
Nous nous mettons en route dans le noir complet. Nous entamons l’ascension munis de nos lampes frontales. Le début de la randonnée est pénible. Nous sommes suivis de près par une dizaine de touristes et marchons les uns derrières les autres à la file indienne.
Nous nous arrêtons une demi-heure plus tard à une première aire de repos. Notre guide nous propose alors de suivre un autre chemin, plus raide mais beaucoup moins fréquenté par les touristes en raison de sa difficulté.
J’accepte le challenge sans même consulter ma maman. C’est tellement plus agréable de marcher loin de la foule.
Nous peinons à atteindre le sommet. Je me déteste de m’infliger un tel supplice à une heure pareil. Je jette un œil en direction de ma mère. Un peu en retrait, son visage est perlé de sueur. Aller maman, courage ! On y est presque !
Il se met à venter et à pleuvoir des cordes une fois arrivés au sommet. Nous sommes entassés sous un abris en tôles. Je suis frigorifiée. Note à moi même : il faut toujours écouter sa mère.
Sans surprise, le temps nous empêche d’assister au lever du soleil sur le Mont Batur. Ah ba voilà, tout ça pour ça… J’ai du mal à cacher ma déception.
Néanmoins, nous nous consolons en découvrant l’immense cratère du volcan aux premières lueurs du jour. La vapeur chaude et incolore qui s’en échappe me réchauffe. Elle est d’ailleurs si chaude, qu’il est même possible de cuir un œuf en 15 minutes !
C’est sur cette drôle d’explication que nous entamons la descente. Une descente qui se fera pour ma part à moitié en courant, motivée par l’envie d’aller retrouver mon lit…