Il est 1h du matin quand mon avion atterrit enfin à Bangkok avec plus d’1h30 de retard. Comme d’habitude, j’achète rapidement une carte SIM et retire un peu d’argent avant de sauter dans le premier taxi pour me rendre à mon auberge de jeunesse. Je m’arrache les cheveux en découvrant les frais bancaires exorbitant des retraits en espèce. C’est décidé, en Thaïlande, je ne retirerai que des grosses sommes d’argent !
Pendant le trajet qui m’amène au centre-ville, je prends une grosse claque en voyant défiler les immenses gratte-ciel à travers la vitre. Ça va me changer de la Birmanie où toutes les structures étaient plus ou moins précaires. Pas sûre que je me sente à l’aise dans cette métropole qui me rappelle en tout point Dubaï, une ville immense et trop superficielle à mon goût. On verra bien !
Il est pratiquement 2h quand j’arrive à mon hostel où je fais immédiatement la connaissance de Marc, un lillois qui lui aussi démarre tout juste son séjour en Thaïlande. Le courant passe tout de suite et décidons d’emblée de faire un petit bout de chemin ensemble. (J’espère qu’il arrivera à me supporter !)
Il est 11h quand je quitte l’auberge après une bonne nuit de sommeil. Marc dort encore paisiblement et j’ai besoin de nouveaux vêtements. Je décide de partir sans lui consciente de lui épargner un véritable supplice ! On se retrouvera dans la soirée.
Sur les bons conseils d’un thaïlandais rencontré plus tôt à Yangon, je décide donc de me rendre à Pratunam Market pour faire mes emplettes. Et je peux vous dire que si le paradis existe vraiment il doit ressembler à cet endroit ! Des vêtements canons à perte de vue et à moindre coût… J’y passe la journée entière papillonnant entre petites boutiques et étalages avant de jeter mon dévolu sur une robe, une paire de chaussures, une jupe et un petit chemisier blanc ! Je culpabilise un peu car je sais qu’il va falloir les porter mais quel bonheur de me sentir à nouveau féminine.
Sur le trajet retour, j’entends au loin des rires et des gens chanter. Je décide de m’approcher et je découvre un petit groupe de Thaïlandais au beau milieu d’une séance karaoké. Amusée par la situation, je décide de les contempler discrètement. L’un d’entre eux m’interpelle et me propose immédiatement de les rejoindre. Je comprends rapidement qu’il s’agit d’un anniversaire et me voilà engrenée dans une soirée endiablée que je ne suis pas prête d’oublier !
Il est 23h passé quand je retrouve finalement Marc. Nous décidons d’aller boire un verre au Vertigo Moon & Bar pour terminer la soirée en beauté et faire davantage connaissance. Ce bar lounge, perché au 61ème étage d’un hôtel de luxe offre un panorama à 360 degré sur la ville de Bangkok juste époustouflant mais le coca-cola à 11,50€ me reste encore au travers de la gorge…
Après cette journée forte en émotion, nous décidons de rentrer nous coucher et nous donnons rendez-vous à 9h le lendemain matin pour découvrir le marché de Chatchuchak. Le réveil pique un peu mais je finis par me lever tant bien que mal ce qui n’est pas le cas de Marc ! Je l’ai attendu pendant plus de 2h dans le hall avant de m’impatienter et d’entrer dans son dortoir pour le réveiller. Horriblement gêné par la situation, je reçois une pluie d’excuses de sa part. Aller ça arrive, je ne lui en tiens pas rigueur pour cette fois ! On finit par décoller sur les coups de 12h.
À peine arrivés au marché, nous rencontrons Thomas, un perpignanais qui lui aussi vient de débuter son voyage en Thaïlande. Nous voilà déambulant tous les 3 entre les allées de cette immense foire à tout. J’en profite pour acheter un petit short en jean “Calvin Klein” (ou du moins c’est ce qu’on essaie de me faire croire) pour la modique somme de 1€20. Marc quant à lui craque pour une figurine Groot. (Ahhh je suis tombée sur un Geek !). Nous nous engouffrons de plus en plus et tombons sur une animalerie un peu particulière : on y trouve des chiens, des chats, des serpents, des singes, des suricates et même des lynx !
Attristés par la scène, nous décidons de quitter le marché pour nous rendre dans le quartier ambulant de China Town. En route, je lance un pari aux garçons : manger un scorpion (pensant naïvement que personne ne se prêterai au jeu) ! Et nous voilà 10 minutes plus tard, chacun avec une brochette de scorpion grillé entre les mains. Je fais moins la maligne maintenant mais je prends mon courage à deux mains et finis par l’engloutir d’une traite. Pas si terrible que ça finalement, ça croustille et le fort goût de cramé empiète sur la saveur du met… Fiers de nous, nous terminons notre soirée sur Khoa San Road et célébrons ensemble cette petite victoire personnelle autour d’un bucket avant de rentrer nous coucher.
Pour notre 3ème jour à Bangkok, Marc et moi décidons de visiter la ville à pieds. Nous entamons la journée avec la découverte du Golden Mount. La montée vers le temple est plus impressionnante que le temple en lui-même. Dans l’enceinte du temple, je suis attirée par un diseur de bonne aventure. Le principe est simple, il faut secouer une boîte en fer jusqu’à ce qu’une baguette contenant un numéro sorte de la boîte. Je tire le numéro 25 et me reporte au tableau pour découvrir avec impatience ce que me prédise les astres : apparemment la situation dans laquelle je me trouve est terrible et je vais avoir un gros problème d’argent ! Super, ça promet. J’aurai mieux fait de laisser la boîte à sa place !
Je renfile mes chaussures laissées au préalable à l’entrée principale et arrache par inadvertance un bouton de la robe que j’avais acheté la veille. Grrrr… la poisse ! Nous filons à Wat Pho où nous retrouvons Thomas pour admirer l’imposant Bouddha couché de 45m. Sur le trajet, j’aperçois un petit magasin et en profite pour demander à la vendeuse si elle dispose d’un kit de couture. Elle se propose gentiment de recoudre le bouton perdu et quelques minutes plus tard, me voilà avec une robe comme neuve !
Nous nous dirigeons alors vers le Grand Palace où Marc se fait refouler à l’entrée à cause de son sarong sous prétexte que les hommes ne portent pas se genre d’accoutrement. Obligé de rebrousser chemin, Marc n’a pas d’autre choix que d’aller acheter un pantalon et finit par nous rejoindre quelques instants après. Nous terminons la journée en visitant le Wat Arun, un temple symétrique sans grand intérêt et rentrons à l’hostel enchantés mais éreintés par les 15km parcouru dans la journée sous une chaleur écrasante.
En arrivant à l’auberge, nous croisons San, le thaï que j’avais enguelé la veille car il était trop bruyant dans le dortoir. Sans rancune, je me joins à lui et nous commençons à discuter. Il me raconte qu’il est vice président marketing & relations publiques d’une grosse holding asiatique cotée en bourse basée à Singapour. Sur le coup je reste bouche bée, qu’est ce qu’un mec comme ça fou dans une auberge de jeunesse ?
J’imagine qu’il est plein aux as, qu’il doit posséder des tas d’appartements, des voitures de luxe, des comptes bancaires aux Îles Caïmans où je ne sais encore quels stéréotypes me traversent l’esprit à cet instant…
Piquée de curiosité, je l’inonde de questions. Il me raconte que le 9 novembre a lieu l’inauguration du plus grand centre commercial Thaïlandais à Bangkok et qu’il en est le maître de cérémonie ! Sa compagnie lui avait réservé une chambre dans un hôtel de luxe mais il n’arrivait pas à s’y reposer car ses collaborateurs le dérangeaient toutes les 5 minutes. Une amie allemande à lui était de passage à Bangkok quelques temps auparavant et avait résidé dans cette auberge. Il lui avait rendu visite un soir et en avait gardé un très bon souvenir et c’est la raison pour laquelle, il a décidé d’y séjourner cette fois-ci, loin de la mondanité qui l’entoure.
Les questions fusent et la discussion se poursuit. Il m’explique qu’il a 3 assistants, que sa vie ressemble trait pour trait au film “le diable s’habille en Prada” et qu’il est vraiment exécrable au boulot. J’ai du mal à imaginer que le mec assit en face de moi est un vrai tirant, il a l’air si calme et si accessible pourtant.
Il me raconte qu’il possède deux appartements à Bangkok, un à Singapour, qu’il a un voiturier, un gestionnaire de patrimoine, un valet, des femmes de ménage… Que sa garde robe est pleine à craquer de costumes sur-mesure conçus par les plus grands couturiers du monde entier.
Je me mets à rêvasser, ça me paraît irréel mais bizarrement je ne l’envie pas. Il a 45 ans, célibataire sans enfant et a consacré sa vie entière au boulot. Il ne voit sa famille qu’une fois par an. Il est riche mais n’a pas le temps d’en profiter. Il n’a pas de vacances, très peu de temps-libre et travail 12h par jour.
Après 3h à échanger, je décide de prendre son contact (sait-on jamais !). Il me dit que si un jour l’envie me prend de venir travailler en Asie, il me recommanderait auprès de grosses entreprises dont les patrons sont de bons amis à lui. Il me propose également d’assister à l’inauguration de son centre commercial où il y aura la présence de grandes célébrités telle que Jessie J mais malheureusement, j’aurai sûrement pris la route vers Ayutthaya d’ici là.
Il est pratiquement 3h du matin quand nous terminons de converser. Ce fût un réel plaisir de faire sa connaissance et qui sait, peut-être que dans un an, je ferai appel à lui pour mon avenir professionnel ! Je pars me coucher avec des étoiles pleins les yeux, déjà impatiente d’être à demain…
4ème et dernier jour à Bangkok ! Nous décidons d’emprunter le taxi boat afin de nous balader le long de la rivière pour découvrir une nouvelle facette de la ville. Après la balade, j’abandonne Marc et rentre à l’hostel car j’ai une furieuse envie d’aller piquer une tête à la piscine.
Après avoir lézardé toute l’après-midi, je décide d’aller passer une dernière soirée sur un rooftop pour prendre de jolies photos avec mon appareil de compète. Il est donc 19h quand je me mets en route pour me rendre au Sirocco, un autre bar branché de la ville perché au 63ème étage de la tour d’Etat de Bangkok qui se trouve être le 4ème plus haut building de Thaïlande.
Sauf que… Le trajet aller ne se passe pas du tout comme prévu ! Après avoir galéré un bon quart d’heure pour trouver un taxi, je finis par en dégoter un à l’arrêt d’un feu rouge. Une fois à l’intérieur, le chauffeur m’annonce que je paierai le prix au mètre + 50 baths de frais de service. Et puis quoi encore ? Je descends immédiatement du taxi pour trouver un autre conducteur plus honnête.
Je finis tant bien que mal par trouver un autre chauffeur. Malheureusement, le conducteur ne parle pas un mot d’anglais et ne connaît pas l’endroit où je souhaite me rendre. Après avoir appelé la terre entière et plus précisément, sa femme, sa fille et la « tourist police » pour essayer de comprendre où je souhaitais aller, je finis par laisser tomber et je descends de la voiture afin de partir à la recherche d’un ultime taxi car je commence à sérieusement perdre patience !
Et là, comble de la malchance ! Je tombe sur le pire des escrocs. Le chauffeur de taxi commence à me dire qu’il ne connaît pas la route et que je dois mettre mon GPS. Ok pas de soucis, je m’exécute sur le champs ! Nous commençons à nous engouffrer dans la circulation et je me rends vite compte que le chauffeur n’écoute pas les instructions du GPS. Il tourne à gauche au lieu d’aller à droite et ce, à plusieurs reprises, prétextant qu’il ne comprend pas bien l’anglais et qu’il a des problèmes de vue. Je cerne rapidement son petit jeu consciente qu’il s’amuse à rallonger le trajet pour me faire payer plus.
Sur les nerfs, je m’emporte littéralement sur lui et lui ordonne d’arrêter la voiture en plein milieu du trajet. Je claque la portière sans même me donner la peine de dire au revoir. Tant pis, j’en trouverai un autre. Je ne me démonte pas et finis par trouver un dernier taxi. Cette fois-ci, le chauffeur est adorable. Le trajet se poursuit sans encombre mais nous nous retrouvons coincés dans les bouchons à 500m de l’arrivée. (Décidément !) Je décide d’effectuer les quelques mètres restant à pieds.
Arrivée au 63ème étage du bar, une hôtesse me saute dessus et me demande si je veux dîner ou boire un verre. Dans l’excitation, je réponds bêtement que je souhaite boire un verre alors que je voulais seulement prendre quelques clichés de l’endroit et de la vue… Sans avoir le temps de faire machine arrière, elle me brandit aussitôt une carte et je me retrouve à boire un autre coca-cola hors de prix !
Et véritable coup du sort, comme ci ça ne suffisait déjà pas ; en sortant mon appareil photo, je m’aperçois que j’ai oublié de remettre la batterie à l’intérieur après l’avoir rechargé la veille…
Complètement dépitée, je finis par regagner mon auberge après avoir passé ce que je baptiserai « une vraie soirée de merde ».
C’est donc sur cette note négative que se termine mon séjour à Bangkok car demain je prends la route vers Ayutthaya, persuadée que le meilleur est à venir !
2 commentaires
Wao quand on commence à te lire on n a plus envie de s arrêter
Tu es un très bon ecrivain alors vite la suite
Par contre les fautes d orthographe ….
à bientôt pour de nouvelles aventures
Et ben rebondissements en pagaille !!! Tu as un don pour raconter ma nièce !! Et t as du cranc !! Bravo !!! Y a du sang legendre là !!! Bisous ma poucinette !