Il est 8h lorsque nous montons à bord de la jeep pour trois jours d’excursions dans le Salar d’Uyuni.
Je fais rapidement connaissance avec le guide et le reste du groupe : trois anglais et un couple de français.
Nous faisons un premier arrêt au cimetière de trains et nous amusons à grimper sur les wagons désossés des locomotives à vapeur.
Nous poursuivons la matinée au Salar d’Uyuni. Le paysage devient extraordinaire, d’un blanc immaculé, éclatant et infini, presque irréel.
Nous admirons un moment la statue en sel du Dakar avant d’aller déjeuner au Playa Blanca, l’un des premiers hôtels en sel du salar.
Après le déjeuner, nous reprenons la route vers Incahuasi, une île surmontée de cactus géants qui offre une vue à 360 degrés sur les salines. Là encore, le paysage est à couper le souffle.
Nous concluons cette magnifique journée par un sublime coucher de soleil sur le Salar d’Uyuni.
Après avoir passé une nuit glaciale, nous partons à la découverte de la laguna Hedionda, un lagon enchanteur peuplé de dizaines de flamants roses pour y déjeuner.
De retour dans la jeep, nous apercevons en chemin des renards et des viscachas (rongeurs andins) qui habitent les pentes rocheuses de cette région désertique.
Nous poursuivons la journée en faisant une halte à la laguna Colorada. Nous y admirons un instant ses couleurs vives et ses nuances façonnés par le vent et le temps.
Puis, nous concluons cette splendide journée par la découverte des geysers Sol de la Mañana et de ses piscines naturelles.
À notre arrivée, la vapeur de fumée s’élève dans les airs et la terre bouillonne dans un éventail de couleurs.
C’est le point le plus élevé de la route, environ 5000m. Anaïs, l’autre française du groupe se sent nauséeuse.
Il est 16h30 lorsque nous atteignons la modeste bâtisse dans laquelle nous allons passer la nuit. Il fait aussi froid à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il nous est impossible de nous réchauffer et nous sommes épuisés.
Anaïs se précipite aux toilettes à peine arrivée. Apparemment, son mal de l’altitude n’a pas l’air de s’arranger…
Nous dînons tôt et ne tardons pas à aller nous coucher. Je me tasse dans mon sac de couchage, vêtue de trois paires de chaussettes, d’un pantalon et de tous mes tee-shirts et pulls. Malgré toutes mes couches, j’ai toujours aussi froid.
Je commence à me sentir mal à la seconde où je pose la tête sur l’oreiller. J’éprouve des difficultés pour respirer, j’ai la tête qui tourne et mon cœur qui bat à la chamade m’écrase la poitrine. Je me précipite aux toilettes et vomis.
Je décide de m’allonger et d’attendre que le mal passe. Je me sens fébrile, mon corps tremble et j’ai des sueurs froides.
Plus le temps passe et plus les nausées s’intensifient. Je commence petit à petit à avoir des crampes d’estomacs, comme des éclairs qui me foudroient de l’intérieur. J’alterne mes allées et venues aux cabinets entre vomissements et diarrhée…
Si ça continue je vais finir par recracher mon foie. Je me sens au plus mal. J’ai la sensation que je vais y rester.
Les autres dans le dortoir soupirent et gigotent dans tous les sens mais personne ne me vient en aide.
Je suis dans un état léthargique le matin suivant. J’ai envie qu’on rentre. Je ne veux plus être là. Je subis la journée de visite. C’est un véritable supplice d’être coincée dans cette voiture et d’être trimballée et secouée dans tous les sens.
Je ne prends aucun plaisir à m’arrêter sur les différents sites. D’ailleurs, je n’ai même pas la force d’ouvrir la portière pour descendre de la jeep. Je n’ai qu’une hâte : que le cauchemar prenne fin… !